Ma Nana, c'est un poisson, incroyable!!! (1)

Chapitre 1/2

Dans un hypermarché de la région de Lille

C’était le soir du réveillon du Nouvel An. Je venais acheter quelques mets de luxe dans un hypermarché. J’avais décidé de m’offrir un repas inoubliable, festin digne des plus grandes tables de la grande gastronomie française. Je commençais donc par l’entrée : une boite de petites saucisses Olida, cela fera très bien l’affaire. Ensuite le plat de résistance : je me dirigeais dans l'allée centrale encombrée de caddies remplis de bonnes choses. Il faisait chaud dans le magasin. L’ambiance est joyeuse et bon enfant,

Je m’arrêtais au rayon épicerie et me dit qu’une boite de pâté de campagne en promotion conviendra très bien pour ce repas mémorable. Pour la boisson, je m’offris le must ; une canette de bière. Au passage je volais une jolie bougie rouge, que je mettais prestement dans un endroit que la décence m’oblige à taire.

Avant de partir, je prenais une baguette et comme dessert rien !! pas assez de fric. Voilà, jétais prêt pour une orgie culinaire qui ferait pâlir de jalousie le grand Rabelais, pensais-je. J'étais vraiment heureux de passer ce réveillon en famille. Moi !!plus moi-même et ma solitude.On allait se faire une méga teuf tous les trois.

Dans la grande allée centrale, je croisais un couple. Ils devaient avoir mon âge. Ils se souriaient sans cesse en se tenant par la main, ils étaient heureux, ils s'aimaient, ça se voyait. Cela m'avait fait sourire tristement, car moi aussi, j'aurais voulu tenir une main de femme dans la mienne. Un gamin me bouscula, un caddy me tamponna. L’hypermarché était plein à craquer. Il faisait trop chaud, je me sentais un peu mal dans cet endroit brillant de mille soleils aux bruits assourdissants. Le mouvement rapide des clients et des caddys en quête du bonheur promotionnel, m'étourdissait un peu.

La lumière éblouissante des néons me faisait mal aux yeux. Je n'avais plus l’habitude des éclairages vifs depuis que je vivais dans un cagibi situé dans un parking souterrain de Lille. Je regardais l’heure à la montre d’un vieux type coiffé d’un béret bleu. Il avait le nez allumé par la picole, certainement dû à un acompte sur le réveillon.

Il fallait que je me dépêche, car dans une heure les portes de du parking souterrain fermeront. Je n’avais pas envie de passer le réveillon dans la rue, ou avec des alcoolos dans un foyer. Je me suis retrouvé par hasard près du rayon lingerie féminine. En me disant que moi aussi, je voudrais avoir des petites culottes de femmes, pourvue quelles soient occupées par leur propriétaire.

J’apercevais de trois quarts une femme les bras levés ; elle examinait un string blanc brodé. Elle avait une très belle chevelure d’un blond vénitien. Elle était mince et bien foutue. Je trouvais que sa jupe tube qui s’étalait à même le sol, lui donnait un aspect bizarre. J’avais envie d’aller lui parler.

En passant devant un grand miroir, je vis l’image l’image d’un clodo. C’était normal, vu que j'étais habillé comme un clodo et que je vivais comme un clodo. Parce que j'étais devenu clochard. Mais une force incontrôlable de m’approcher d’elle m’assaillit. Je m'étais dit en moi-même " tu vas te faire jeter pauvre con !! "Mais aussitôt, je me répondais « je m’en fous, j’ai l’habitude !! ». Ainsi, je me dirigeai vers elle un peu mal à l'aise. Et lui dit sans hésiter « Bonjour, je m’appelle Charlie !! »..A cet instant, j'ai vu des yeux violets d'une beauté sans nom qui me souriaient, que j'en ai eu un étourdissement,provoqué par l’inattendu, le surprenant, l'incroyable...Le Miracle !!!. celui auquel l'on ne croit plus.

Ma Nana, c'est un poisson, incroyable!!! (1)

Port autonome de Dunkerque

Je n'étais pas très bien. J’avais froid !, je grelotais, j’étais complètement gelé. Je me sentais comme au lendemain d’une méga cuite, j'avais envie de vomir. J’avais du mal à comprendre ce qu’il m’arrivait. Il y a cinq minutes j'étais dans un hyper marché surchauffé bondé de monde. Et je me retrouvais seul sur un quai avec des navires marchands qui mouillaient paisiblement. Une bise glaciale balayait l’immense quai cimenté sur lequel je me trouvais. Il était éclairé en pointillé par des lampadaires qui diffusaient une faible lumière blafarde. Je caillais, transi, je grelotais en tremblant comme un vieux parkinsonien. Au loin une sirène de bateau retentit. J’entendais le clapotis de l’eau sur les pierres du quai. Mes souvenirs commençaient à me revenir doucement. Un bruit bizarre me fit tourner la tête vers la gauche. Aussitôt en sursautant, je poussais un hurlement d'épouvante!!! ..

À suivre...

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